Communiqué de presse

6 décembre 2023

Objectif Climat
Lancement de l'Acte II

10 octobre 2023 : Acte I d'Objectif Climat.
Partage d'une soupe  avec les député·e·s
dans un bon climat, c'était l'objectif

Gouverner c’est prévoir

Le Canton de Vaud a déclaré l’urgence climatique. Certes.

Le Canton de Vaud a établi un plan climat avec pour objectif de réduire de 50 à 60% les émissions de gaz à effet de serre. Excellent !

Le Canton de Vaud a demandé à l’EPFL un audit de son Plan Climat. C’est là que réside le problème : les conclusions de l’audit sont alarmantes : le Plan Climat ne permettait qu’une réduction de 8%. 8% au lieu des 50 à 60% annoncés !

L’audit de l’EPFL préconise des mesures concrètes pour atteindre ces objectifs.


Ensemble pour l'Accord de Paris

Objectif Climat regroupe 30 organisations de la société civile.

Ce regroupement vise à faire entendre de manière forte que les autorités politiques vaudoises doivent tout mettre en œuvre pour que l’Accord de Paris soit respecté.

Nous demandons aux politiques que le deuxième Plan Climat du canton de Vaud qui sera voté ce printemps puisse réellement répondre aux objectifs fixés par le Canton lui-même et que la loi sur l’énergie actuellement en consultation ne soit pas rabotée.



Qu’entendent les politiques de notre demande ?

A notre connaissance, aucun scientifique n'a jamais été auditionné par le Grand Conseil. Sinon comment expliquer la faiblesse du premier plan climat ? 8% en lieu des 50 à 60% de réduction ?

Quand Objectif Climat vient à la rencontre des députés le 10 octobre dernier, les députés PLR et UDC ne peuvent pas venir : ils sont invités à manger la chasse. Ce n’est qu’un exemple, mais un exemple frappant. Le plaisir à court terme plutôt qu’une compréhension à long terme.

Au niveau fédéral, la situation n’est pas meilleure. Des experts du climat sont venus le 2 mai 2022 pour rencontrer les parlementaires à Berne. Moins d’un tiers des députés étaient présents

 

L’aveuglement climatique de la Suisse

On peut prendre deux illustrations de cette volonté politique d’ignorance climatique, deux événements qui ont eu lieu cet automne 2023.


Defago, architecte du Cervino Speed Opening

D’un côté, Didier Defago, que l’on a tous dans notre cœur, que l’on ne présente plus, président des Remontées mécaniques du Valais depuis fin 2020. Un champion de ski qui nous a fait rêver sur ses lattes et qui a dessiné la piste de Coupe du Monde du Matterhorn Cervino Speed Opening.

Soyons clairs : il est tout à fait légal d’organiser cette course en novembre, de creuser un glacier, de déplacer 100’000 mètres cubes de neige l’hiver passé pour les redéplacer début novembre afin de “blanchir” le bas de la piste. C’est une vision du monde à court terme sans aucune compréhension de ce qui se passe, mais c’est légal. Et ça rapporte 100 millions. 

Ce qui est moins légal, c’est de tracer la piste en dehors du domaine skiable.

Le conseiller d’État Favre, vient à la défense des organisateurs et parle d’erreur. Que les organisateurs de coupe du monde ne connaissent pas leur propre domaine skiable et les lois qui les régissent, tout cela n’est qu’une “erreur”. 

A ce jour, aucune instruction pénale n’a été déclarée ouverte.

Bref. Une loi non respectée dans une compétition climaticide n’est qu’une “erreur” évoquée au plus haut niveau dans les médias par le Conseiller d’État.


Vs Nikoko, prosélyte du climat

De l’autre côté : le surnommé Nikoko. Il a filmé le 18 août 2021 deux militants en train de coller le rapport du GIEC à la colle de farine, lavable à l’eau sur l’esplanade du Château à Lausanne.

Rappelons deux décisions du  Tribunal Fédéral :

Il vient d'acquitter 7 activistes qui fin novembre 2019 avaient bloqué, enchaînés à des caddies, l'entrée d'un centre commercial (Block Friday), au motif que l'action relève de l'exercice des libertés d'expression et de réunion.

Dans une autre affaire, des activistes avaient encerclé le bâtiment d’une banque à Bâle, affiché des slogans autour du bâtiment avec des morceaux de charbon, filmé les caméras de surveillance et partiellement bloqué les entrées avec des barricades en bois et des tas de charbon… Pour cette manifestation le Tribunal fédéral a déclaré  le 26 mai 2021, soit 3 mois avant l’action de Nikoko, "La manifestation pacifique spécifique est de toute façon protégée par les droits fondamentaux”.

Le Ministère public a condamné les trois militants, sans distinguer leurs actes, à 60 jours-amende ferme. Les deux activistes qui ont collé le rapport ont fait opposition. Le Tribunal de police a confirmé la peine. En appel, le Tribunal cantonal les a acquittés suite au retrait de la plainte par l'Etat. Au final, ils ont dû s'acquitter chacun de 120 francs pour les frais de nettoyage et de 200 francs pour les frais de justice (Détails sur freeNikoko.ch).

Nikoko n'a pas contesté sa condamnation laissant à la justice la responsabilité de sa répression.

Bref. Lorsque l’on rend visible le rapport du GIEC, par un acte pacifique relevant de l’exercice de la liberté d’expression, la Justice commence par sanctionner.

Qui mérite une sanction : Defago ou Nikoko ?

 

Comment anticipe-t-on aujourd’hui la fonte des glaciers et les problèmes d’eau en découlant ? En finançant de nouveaux canons à neige dans les Alpes vaudoises ?

Comment anticipe-t-on les 10 milliards annuels de dégâts, effets du dérèglement climatique, auxquels sera confronté notre pays dans une décennie ?

Est-ce plus confortable de réprimer les lanceurs d’alerte plutôt que de lire les rapports scientifiques nécessaires à la compréhension de notre avenir ?


Nos demandes


1. Choisir son monde

Nous demandons dans quel monde veulent vivre les membres du Conseil d’Etat et les Député·e·s vaudois, qui vont voter la deuxième version du Plan Climat du canton ce printemps. 

Dans celui de Didier Defago (il nous pardonnera le raccourci), un monde climaticide, avec une vision à très court terme, sans aucune anticipation pour ce qui se passe déjà chez nous ?

ou dans le monde de Nikoko qui vous dit simplement : “Lisez le rapport du GIEC pour les décideurs, allez rencontrer les scientifiques pour comprendre réellement ce qu’est déjà notre quotidien et ce que sera demain. Si vous le faites, je n’aurai plus à participer à des actions de désobéissance civile”  ?

Dans le cas de Zermatt, la nature a choisi.


2. Lire les rapports du GIEC

Plus solennellement, nous demandons aux membres du Conseil d’Etat et aux députés vaudois de lire le rapport du GIEC à l’intention des décideurs.

Nous leur demandons de prendre en compte les avis des scientifiques et notamment d'intégrer l'audit de l'EPFL à leurs réflexions.

Nous les enjoignons à rencontrer les scientifiques, à les inviter lors d’une séance du Conseil d’Etat et du Grand Conseil, à penser au long terme, plus loin que la durée de leur mandat.

 

3. Faire un plan climat efficient

Nous leur demandons de défendre et voter, au printemps prochain, un plan Climat ambitieux, un plan qui réponde aux défis de la transition climatique. 

Un bel exemple, concret, serait que le législatif soutienne la révision de la loi cantonale sur l’Energie, pour qu’elle participe fortement aux baisses des émissions de gaz à effet de serre comme voulu par nos autorités.

Notre action

Chaque mardi matin, dès le 19 décembre prochain, une délégation de nos 30 organisations va accueillir les députés entre 9h et 9h30.

Le 19 décembre, nous avons pris rendez-vous avec eux. Tous les groupes nous ont répondus. Nous serons donc accueillis par les présidents de groupe :

  • Cédric Weissert, UDC
  • Nicolas Suter, PLR
  • Jérôme de Benedictis, Vert'Libéral
  • Rebecca Joly, Vert·e·s
  • Sébastien Cala, socialiste
  • Elodie Lopez, Ensemble à Gauche et POP



Nous continuerons à leur dire, inlassablement : 

Membres du Conseil d’Etat vaudois, députés de notre parlement, vous avez le devoir de protéger la population. Vous devez prévoir en connaissance de cause. Vous devez écouter les scientifiques pour savoir. Vous devez gouverner.

Site internet : objectifClimat.ch

Contact Presse : Etienne Schaufelberger - 079 933 11 03

Objectif Climat est le regroupement de 30 associations :